Archive pour octobre, 2009

C’est le pied !…

31 octobre, 2009

Un menu pied féminin rencontre un pied masculin grossier et velu.

Le pied masculin devrait aller chez le pédicure, dit le pied féminin.

Mais le pied masculin dit qu’il n’en a cure du pédicure.

Il propose au pied féminin une ballade pédestre.

Ce soir, ils pourraient se promener sous la voûte céleste en plantant leurs yeux de perdrix dans les étoiles.

Ce serait ainsi une voûte plantaire, dit-il en se tordant de rire.

Le pied féminin trouve que les chevilles du pied masculin enflent trop vite.

Elle a l’estomac dans les talons.

Elle fait savoir au pied masculin qu’il les lui casse.

Ce dernier n’est donc pas prêt de prendre le sien.

Le pied masculin ne sachant pas sur lequel il doit danser, rentre chez lui.

A pied.

Ça les lui fera, pense le pied féminin.

 

N’importe quoi !

30 octobre, 2009

L’aïeule m’attend auprès du tilleul avec un glaïeul,

Tandis que ma tante épatante patiente dans la salle d’attente.

L’instituteur et son tuteur sont avec le buteur.

Un mariole joue de la viole dans une carriole en buvant une fiole.

Un manchot dans son cachot crève de chaud,

Alors que l’horloger n’arrive pas à se loger.

Et que le pou laid démange le poulet.

Un caustique astique avec de l’encaustique

Tandis que l’andouille magouille

Pour monter sur le paquebot pas beau.

Et comme par hasard, Balthazar est en retard.

Les gens d’en haut, les gens d’en bas

29 octobre, 2009

Un jour, Martin lévita. Il ne sut pas pourquoi : une modification de la composition chimique de son corps ou une altération du champ magnétique qui l’entourait ou encore une espèce d’expérience qui aurait été tentée par des extraterrestres qui l’auraient choisi au hasard dans la foule. Il ne connut pas la raison de ce phénomène paranormal, mais il lévita.

La première fois qu’il s’en aperçut, il traversait la rue. Il était un peu en retard. Nestor Boulin, son directeur général n’aimait pas trop qu’on en prenne à l’aise avec l’horaire. Martin pressa donc le pas et se sentit soudain transporté d’un seul coup d’aile, si l’on ose dire, jusqu’au trottoir opposé. Absorbés par leurs préoccupations matinales, les passants n’y prêtèrent pas attention.

Au début, effaré par cette découverte, Martin n’osa pas en faire une démonstration publique. Chez lui, au bureau, dans la rue, on le voyait marcher précautionneusement, comme sur une rangée d’œufs, en prenant garde de ne pas appuyer fortement sa voûte plantaire sur le sol. Dès qu’un contact trop prononcé se produisait entre son pied et la terre ferme, Martin prenait son envol sur plusieurs dizaines de mètres.

Martin se résolut à un rendez-vous chez le docteur Dufourneau. On disait le plus grand bien de ses méthodes thérapeutiques dans des cas apparemment inhabituels. Le docteur Dufourneau prit le temps de rajuster ses lorgnons, de gratter les quelques cheveux blancs qui lui restaient sur le sommet du crâne avant de déclarer que tout cela lui semblait bizarre, surtout après que Martin lui ait asséné une démonstration de vol au-dessus de son propre bureau.

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Lumière.

28 octobre, 2009

En marchant sous le soleil qui brillait,

Il pensait à la lumière de ses jours.

Sans aucun doute, elle était la clarté de son existence.

Tel Diogène, il cherchait, bougie à la main, une femme depuis si longtemps.

Il l’avait trouvée aux Nouvelles Galeries, au rayon des luminaires.

Elle cherchait une lampe de chevet.

Il s’arrêta pile devant elle et sentit son cœur se mettre en torche.

Elle était le phare qui guiderait son chemin.

En marchant sous le soleil qui brillait,

Il pensait qu’il fallait lui déclarer sa flamme

Lorsqu’il constata qu’il s’était fait une ampoule.

Au pied.

 

Robert et René

27 octobre, 2009

Je suis Robert, le plus beau diplodocus du troupeau. Avec mes 33 tonnes comme poids de forme, mes 24 mètres de long et mes 5 mètres de hauteur, je ne crains personne dans les bagarres. Eventuellement, je peux compter sur mon copain René, un petit gringalet de 29 tonnes et demi. Un peu plus léger, il sait très bien prendre cet air féroce qui emplit nos adversaires de frayeurs. Notre queue longue de six à sept mètres constitue notre arme décisive. René s’en sert comme d’un fouet. Il peut cisailler un tronc d’arbre d’un seul coup d’appendice : inutile de dire qu’un tel choc expédie ad patres n’importe quel assaillant mal intentionné.

Comme tous les êtres de notre espèce nous nous déplaçons en groupe, en positionnant les enfants au milieu de nous pour mieux les protéger. Mieux les surveiller aussi d’ailleurs, certains turbulents que je ne nommerai pas, n’hésitant pas à s’échapper au loin du troupeau pour jouer les grands, du haut de leur sept mille kilos tous mouillés. René excelle à les ramener tout en leur distillant une bonne leçon de morale.

Nous allons de forêts en forêts nous régalant de verdure et de plantes. Il en faut pour nourrir d’aussi grands corps que les nôtres. Dans ces temps incertains, notre force tranquille nous assure une relative quiétude. Les stégosaures, herbivores comme nous, nous saluent respectueusement de loin. Les grands carnivores n’ont pas spécialement envie de se faire piétiner et s’en prennent à d’autres gibiers. Il ne s’en faudrait pas de beaucoup pour que nous soyons les rois de la Terre. La semaine dernière, trois cératosores se sont infiltrés dans nos rangs pour aguicher nos femmes. René et moi, nous nous sommes énervés. Je ne sais pas si vous imaginez la scène, mais deux dinosaures de 60 000 kilos à eux deux qui se mettent en colère, ça fait du bruit !

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Le Prince pinceur

26 octobre, 2009

Le Prince est un vrai pince sans rire.

Ce Prince en pince pour la duchesse qui s’enfuit à toute vitesse.

Elle court se plaindre au Duc qui élève des rapaces dans sa ferme ; le Duc possède un magnifique Grand Duc.

Le Prince pince alors le derrière de l’exquise Marquise qui prend aussitôt le maquis.

Le Comte intervient alors : le comte va régler son compte au Prince pinceur.

Mais le Marquis marque sa surprise : la Marquise est l’acquis du Marquis.

Le Comte ne doit pas compter conter des fariboles à la Marquise après l’avoir délivrée des pinces du Prince.

Le Prince pince ensuite la Baronne qui maronne et se réfugie chez le Baron.

Le Baron soupe en buvant et mangeant beaucoup : le Baron rond mange des marrons.

Faute de mieux, le Prince pince alors le vicomte, un ami qui compte pour le comte

Celui qui voulait choisir ses rêves

25 octobre, 2009

Je marche dans ce tunnel noir depuis un bon moment, un bâton de berger à la main pour faciliter ma progression. Je marche, mais sans avoir l’impression d’avancer comme si je me mouvais dans un paquet de coton. Ce n’est pas très intéressant comme rêve ! Enfin ! C’est toujours mieux que la nuit pendant laquelle j’ai perdu toutes mes dents. Dès le lendemain matin, j’ai du copieusement enguirlander mon dentiste. Il n’avait pas l’air de vraiment comprendre mon problème, mais j’ai été intraitable sur la maladresse de ses soins.

Soudain me voici dans la cour du collège. D’habitude, personne ne veut de moi pour les parties de foot. Ma frêle constitution, ma lenteur, mes erreurs d’appréciation découragent les capitaines. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’absents. Ils ont été obligés de faire appel à mes services pour compléter une de leurs équipes. Je déboule sur l’aile gauche et j’expédie un shoot imparable dans la lucarne. Martinaud, le rugueux demi centre, me regarde enfin d’un air intéressé. Je le toise avec la mine supérieure du joueur qui se sait nettement au-dessus des autres tout en ayant la magnanimité de celui qui n’en laisse rien paraître. Martinaud me reprendra dans son équipe la prochaine fois, c’est sûr. Surtout s’il veut que je lui passe les solutions du devoir de maths.

Me revoilà rejeté dans mon tunnel et ça n’avance toujours pas. Je voudrais zapper ! Un autre rêve s’il vous plait !

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Pâtisseries

24 octobre, 2009

Charlotte était souvent dans la lune.

Le soir, elle en aimait les croissants.

Charlotte vivait avec Madeleine.

D’origine italienne, Madeleine était très exactement Génoise.

Les filles avaient une petite cuisine munie d’un petit four.

Elle avait pour ami Georges qu’elles trouvaient craquant et même fondant.

Elles l’invitaient souvent à goûter leurs plats. Georges restait baba devant leur talent.

Après dîner, il s’étendait paresseusement sur un coussin moelleux.

Aussi, Georges commençait-il à prendre de la brioche.

En montant ses escaliers, il souffrait de plus en plus : un jour, il prit une bonne bûche.

Qui l’obligea à rester une semaine sur le flanc.

Heureusement Georges avait du répondant et de la galette.

En un éclair, il décida de s’offrir un stage de remise en forme.

Dans un endroit où il pourrait se baigner.

Violences policières

23 octobre, 2009

Jules est un policier qui aime les soufflets de pomme de terre.

En général, il met une bonne claque aux plats préparés par sa mère.

Notamment à ses tartes aux pommes.

Il adore aussi ses purées de châtaignes.

Lorsqu’il joue au billard, il aime le son mat des coups de boules.

Il joue aussi au foot : son coup de pied est réputé sur les stades de banlieue.

Il participe souvent à des opérations coup de poing.

Il sort fréquemment son carnet à souche pour y apposer sa griffe.

Un jour, il eut un choc en reconnaissant sa mère qui se battait avec un automobiliste dans une station-service.

Jules s’interposa et reçut un violent coup de pompe.

Les travaux d’été de Martial Ducourneau

22 octobre, 2009

Martial Ducourneau souffre et souffle en installant sa chaise longue préférée sous son pommier favori. Autour de lui, la chaleur écrase toute forme d’agitation. L’air paraît immobile et silencieux. Même les moineaux cachés dans les feuillages restent cois. La sécheresse accable le jardin qu’il peine à entretenir.

36 degrés au soleil, en plein mois d’août : Martial économise ses soixante-dix huit printemps. Les journaux l’ont dit et redit : par ce temps de canicule, il faut que les personnes âgées évitent tout effort superflu et boivent régulièrement. La déshydratation les guette sournoisement.

Pour ce qui est des efforts extravagants, le corps médical ne se fait pas de souci pour Martial Ducourneau. L’homme se ménagerait depuis longtemps s’il n’était marié depuis quarante ans à Louise Ducourneau. La Louise, comme il la nomme, a hérité de son père le caractère d’une bête de somme et de son abbé de catéchisme la croyance que l’homme doit souffrir pour gagner son salut éternel. L’être humain doit tracer son sillon en toutes circonstances tel un bœuf de labour attelé à la charrue de son destin.

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