Hermann et ses meubles

Hermann était taillé comme une armoire à glace.

Il s’était installé dans le fauteuil du président : c’était un homme redouté.
Pour avoir l’air encore plus installé, il fumait des cigares gros comme des barreaux de chaise.

En matière de management, il en connaissait un rayon.

Ceux qui lui résistaient étaient mis dans un placard.

Il savait cuisiner les menteurs ou les hypocrites en les obligeant à se mettre à table.

Un jour, il tomba malade et dut garder le lit.

Son immobilité l’énerva : il traita l’infirmière qui s’empressait à son chevet de pouf, il dit qu’il avait l’impression de faire partie des meubles.

Le jour de son retour, il offrit un pot gigantesque à ses salariés en les submergeant de petits fours et de canapé de terrine ou de foie gras.

Il termina en prenant brillamment la parole, debout sur un tabouret.

Transformé par la maladie, il annonça qu’il distribuera toutes ses valeurs mobilières aux plus nécessiteux

Laisser un commentaire