Un casseur
7 septembre, 2009Je casse tout. Je ne sais pas pourquoi, mais je casse tout. C’est la rage ou alors la haine. Ça me prend au ventre ou bien ça me vient de mes ancêtres du Togo. J’en sais rien. Mais je ne supporte aucune contrainte, aucun lien, aucun regard.
Au collège, je me suis hissé à 17 ans en troisième, grâce à l’usure du moral des enseignants. Je devrais dire aux collèges au pluriel, puisque les directeurs du quartier se sont entendus pour faire circuler mon dossier d’un établissement à l’autre tant la vue de ma personne les indisposait.
La dernière classe que j’ai connue est celle de Mademoiselle Pelissier. Au début, j’aimais bien les cours de Mademoiselle Pélissier. A l’arraché, j’avais retenu quelques noms d’écrivains aux oeuvres desquels elle essayait de nous intéresser. Elle avait compris qu’il fallait mieux nous lire des textes car nous avions du mal à déchiffrer les écrits dont le niveau dépassait l’affichette de surpermarché. J’ai une bonne mémoire auditive, comme me disait le conseiller d’éducation. J’ai bien retenu que Montaigne avait un copain et qu’il disait que c’était son pote parce que c’était comme ça et pas autrement. La simplicité du mec m’avait bien plu. Et puis, j’étais aussi fan de Rodrigue qui avait le sens de l’honneur et de la famille ou Harpagon qui avait du goût pour le fric et savait le planquer.