En avant, en arrière !
23 juillet, 2009Pendant des mois d’intense activité professionnelle, nous avions tout échangé : regards lumineux, battements de cils incendiaires, rosissement furtif, frôlements voluptueux… La gamme des indices subliminaux mais significatifs entre deux collègues de bureau qui ont tout simplement envie de sortir ensemble avait été déclinée. Et puis, n’y tenant plus, j’ai accompli le premier pas. Je l’ai invitée à dîner. On dit qu’il n’y a que le premier pas qui coûte. Celui-ci fut cher, mais les suivants auraient affolé un indice des prix amoureux s’il existait. Je n’aurais jamais pensé atteindre ce niveau d’inflation galopante.
Dans les couloirs du bureau, Maryse se comportait comme une jeune femme modèle. Sa silhouette bien dessinée par un goût vestimentaire assuré mais sage, sa lourde chevelure brune qui soulignait ses mouvements harmonieux et son regard direct mais jamais insolent ne laissait aucun homme indifférent à son passage. Mais, elle savait restée professionnelle Maryse, jusqu’au bout de ses ongles manucurés !
Sauf avec moi. Elle avait pourtant déployé des efforts surhumains pour masquer son trouble en ma présence. Pendant les mois qui précédèrent cette soirée mémorable, Maryse avait cette façon charmante de plonger dans ses dossiers en farfouillant ses papiers ou encore de rajuster ses lunettes à grosses montures qui glissaient soudainement de son nez mutin lorsque je l’interrogeais sur un point précis. Bref, je l’impressionnais et pour tout dire, elle aussi m’émouvait.