Rude journée
25 juin, 2009Ce matin tout va mal. Jonathan, mon fils, s’est réveillé avec une fièvre chevaline, il a fallu appeler le toubib et une garde-malade pour la journée. Je suis très en retard. Je me gare n’importe comment dans le parking. Le gardien ne va pas apprécier. La standardiste me regarde passer d’un air apeuré, je ne dois pas vraiment avoir une mine très avenante.
Et comme par hasard, le jour où tout va mal, j’ai une réunion importante avec des clients japonais. Les japonais n’aiment pas attendre, c’est bien connu. Surtout mes clients, ils sont d’une susceptibilité pathologique. J’espère que Martine, mon assistante a commencé les discussions sans moi, elle en est très capable. Dans le hall de l’immeuble, quelques silhouettes vont et viennent : à 9 heures 20, le gros de la troupe des employés est déjà attelé au travail.
Je me précipite vers les six colonnes d’ascenseurs. Comme toujours quand je suis pressée, j’ai l’impression que les cabines font exprès de se faire attendre ou que des livreurs mal intentionnés attendent ce moment là pour les bloquer en vue d’un déchargement. Avec la chance que j’ai, je ne serais même pas étonnée que la moitié d’entre elles soient en maintenance. Enfin, trois cabines arrivent en même temps. Je m’engouffre dans la plus proche. Quelqu’un m’emboîte le pas.
Je range mes clés de voiture dans mon sac. Je m’aperçois qu’il déborde de choses inutiles : les mouchoirs sales l’emportent sur les stylos vides. J’ai sous le bras le dossier de la réunion que j’ai revu hier soir. C’est le fruit d’un travail de six mois. Tout est prêt, il ne devrait pas y avoir de problèmes. A part ce maudit retard.