Séminaire d’entreprise
20 juin, 2009C’est la nuit ! Minuit et quart exactement. Dans ma chambre, je tourne en rond et ne peux dormir. A dix mètres d’ici, elle est peut-être en train de travailler ou de téléphoner à sa mère ou de chercher le sommeil aussi.
Le premier jour du séminaire que la direction a organisé dans cet hôtel de luxe. Florence était assise en face de moi. En entrant dans la salle de réunion, il y avait eu une lutte sournoise entre plusieurs cadres pour siéger à coté d’elle. Finalement, ce renard de Mercadier, dans un sprint éperdu avait remporté la palme : il était à sa gauche. A trente ans, elle est superbe, Florence. Sa silhouette impeccable est soulignée par ses longs cheveux doux et dorés. Son regard noir respire, si j’ose dire, l’intelligence et la maturité.
Mercadier n’a pas perdu de temps : dès le début de la réunion, il a commencé à l’amuser. Je voyais son visage d’ange tourné vers l’intrus, son sourire s’ouvrant délicieusement sur des dents éclatantes.
J’étais mal placé : je résolus de m’intéresser au discours de notre directeur général. Sous ses airs de play-boy, Duchemin est habile. Il a des costumes faits sur mesure, les chemises aussi probablement. Par comparaison, ses cadres ont tous l’air endimanchés. A quarante-cinq ans, il soigne sa silhouette tous les matins. Il arrive au bureau à dix heures après une heure d’exercices physiques. Son visage de jeune homme, ses yeux verts et dorés, sa facilité d’élocution et accessoirement ses revenus, tout en lui plait aux femmes.
En guise d’introduction, son discours se voulut apaisant, il y mit la touche d’humour convenable :
-« Rassurez-vous, il n’y aura pas de saut à l’élastique… »