Le Président
13 juin, 2009Jusque là tout s’était bien passé, mais il ne fallait pas se réjouir trop vite. La campagne électorale a été un franc succès, un triomphe affirment certains. Partout à Toulouse, à Marseille, à Lille, nous avons fait salles combles. Les journalistes, un peu étonnés au début, nous ont largement ouvert colonnes et micros par la suite. Les autres candidats ont commencé à piller largement nos thèmes de campagne : c’est un signe de succès. Les sondages me donnent entre 5 et 6 % des voix, le parti peut donc espérer rentrer dans ses frais. Je sais, les sondages ne sont pas toujours fiables, mais enfin, nous y croyons.
Il y a cinq ans, je donnais encore mes cours à l’Université d’Amiens. J’étais loin de me douter que je prétendrais un jour à la plus haute magistrature de l’Etat. Il a fallu une succession de rencontres avec des militants pétris d’idéal, des théoriciens convaincants, des scientifiques visionnaires pour que je me découvre l’âme, le verbe et la fibre politique. Géographe de profession, j’étais depuis longtemps persuadé des profondes contradictions qui minent nos sociétés occidentales et de l’urgence qu’il y avait à revenir à un rapport équilibré entre l’Homme et son environnement naturel. L’accumulation de produits de consommation, dont le besoin est artificiellement entretenu pour la plupart ne peut se poursuivre à l’infini sans épuiser les réserves énergétiques de la planète. C’est le credo de départ du bon militant du développement durable. Sur une base idéologique simple mais qui bouleverse plusieurs générations de discours sur les bienfaits du progrès économique, j’ai mené ma campagne présidentielle, tambour battant. J’y ai mis toute la pédagogie et la conviction dont je suis capable.