Comme chaque jeudi à 17 heures, la marquise se rend chez l’abbé Dubignou pour se confesser en sortant de chez son amant, le chevalier du Bataclan. Ce jour, elle arrive toute essoufflée chez le prêtre :
- Veuillez excuser mon retard, Monsieur l’Abbé, mais le chevalier m’a retenue un peu plus tard que de coutume…
L’abbé Dubignou est très compréhensif :
- Je comprends, ma fille, je comprends…
Avec l’aide de son confesseur, la marquise a résolu aujourd’hui de lister les raisons pour lesquelles elle n’ira pas en enfer.
D’abord, elle va à la messe tous les dimanches et a fait ses Pâques très convenablement. L’abbé Dubignou ferme les yeux :
- C’est très bien, ma fille ! c’est très bien…
Puis elle donne du pain aux pauvres, du pain rassis, mais enfin tout de même !
L’abbé Dubignou approuve d’un hochement de tête.
Elle va régulièrement à confesse en sortant de chez le Chevalier.
Le prêtre à un léger mouvement des lèvres comme pour exprimer une réserve sur ce dernier point mais se reprend en se souvenant des largesses de la marquises pour sa paroisse.
D’ailleurs celle-ci ne se prive pas de lui faire remarquer sa contribution à ses oeuvres, prise sur la cassette du marquis, mais enfin…. tout de même !
La marquise n’est même plus jalouse de la comtesse qui semble tellement plaire à sa Majesté !
La marquise marque un temps d’arrêt : elle aurait bien un petit péché à se reprocher.
Sa gourmandise ! Elle raffole des petits fours de la gouvernante de Monsieur l’Abbé !
Mais Monsieur l’Abbé n’est-il lui-même un fin gourmet ! Hmm ?
L’Abbé Dubignou pris en flagrant délit de gloutonnerie s’gite sur son siège, rougit fortement et s’empresse de donner l’absolution à la marquise.