Un soir, auprès de la cheminée…

Marie est assise au coin de l’âtre. Ses yeux gris se perdent dans les dernières flammes du feu qu’elle allume quand vient la nuit. Elle pense au temps où elle se portait mieux. C’était il y a bien des années. Elle allait au bal tous les samedis soir, en robe à fleurs, assise sur le cadre du vélo bleu de Gérard. Le rose aux joues et les cheveux au vent, elle éclatait de rire sur la route tandis que son amoureux lui susurrait des mots tendres à l’oreille. Parfois, elle croisait une copine qui les regardait passer avec un brin de jalousie dans le regard. Marie lui lançait alors un grand signe d’amitié de la main. Elle avait vingt ans, lui un de plus.

Ce soir, elle jette un coup d’œil sur Gérard : il s’est endormi dans son fauteuil à bascule. Son visage chenu a légèrement basculé sur le coté.  Il a encore mis son vieux gilet rouge rapiécé aux coudes. Marie se lève et rajuste le plaid tombé à ses pieds pour qu’il n’attrape pas froid.

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