Des trous, des petits trous, des grands trous…
9 février, 2009Hiver comme été, entouré de ses quelques moutons, de deux vaches et de son chien, Fernand vivait seul dans sa cabane, en haut du col. Tout près de l’endroit où la route faisait basculer le voyageur d’une vallée à l’autre. Peu de voitures s’aventuraient à si haute altitude où l’air était si vif. Aux beaux jours cependant, quelques citadins aventureux s’arrêtaient pour pique-niquer au bord d’un chemin, mais dès le mois de septembre le silence se refermait. On disait de Fernand qu’il vivait dans un trou perdu. Personne au village n’avait jamais compris pourquoi, mais c’était ainsi et chacun s’y était habitué.
Le soir dans les veillées, certains déclaraient en riant qu’il était né sous le signe zodiacal du Trou. L’opinion la plus répandue était que Fernand avait connu dans sa vie une période particulière pendant laquelle des évènements mystérieux ou extraordinaires l’avaient profondément bouleversé et conduit à s’isoler du monde. Mais personne n’avaient la moindre idée de ce qui avait pu marquer à ce point le vieux berger pendant cet épisode. Les rumeurs les plus fantaisistes étaient colportées à ce sujet.