Les soucis de la marquise
La marquise était furieuse. D’après plusieurs témoignages convergents, il semblerait que, lors de sa promenade de l’après-midi, le sourcil droit de sa Majesté se soit soulevé d’une manière favorable alors qu’elle passait devant la comtesse, qui plongeait au même instant dans une révérence parfaitement hypocrite ouvrant, au royal regard, un large point de vue sur son généreux décolleté. D’après certains témoins dignes de foi, un voile d’intérêt sensuel serait même passé dans l’œil gauche de sa Majesté.
La marquise ragea. La comtesse était d’une habileté perverse. Elle dominait largement la baronne qui avait cru bon, la semaine précédente, de laisser tomber son mouchoir de dentelle au passage de sa Majesté en espérant que celle-ci se précipiterait pour le ramasser. Quelle sotte ! A ce moment précis, sa Majesté s’entretenait avec Monsieur l’Ambassadeur d’Espagne d’affaires internationales de la plus haute importance, si bien que la dentelle de la baronne fut foulée aux pieds par les deux hommes sans même qu’ils s’en aperçoivent, sous les moqueries de la Cour.
La marquise s’assit devant sa tapisserie qu’elle rejeta nerveusement au coin de la pièce tout en s’interrogeant sur la meilleure manière de se faire remarquer. Le temps pressait, la comtesse venait de se mettre en avant.
Alors que Lucullus, son caniche préféré, lui rapportait fidèlement son canevas qu’il avait pris dans sa mâchoire, une idée germa dans l’esprit de la marquise. Quelle était donc l’idée de la marquise ?
PS. Quelqu’un a-t-il une idée ? Je n’en ai aucune. Pour l’instant.
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