Archive pour le 25 janvier, 2009

Etudions quelques points de vocabulaire et de grammaire

25 janvier, 2009

S’en ficher comme d’une guigne. Je croyais que la guigne était une maladie plus ou moins bien répertoriée dans les dictionnaires médicaux. C’est faux. C’est d’autant plus faux qu’on ne voit pas bien pourquoi un être humain qui aurait attrapé la guigne, qui rappelons-le n’est pas une maladie, aurait pu ne pas considérer cet incident comme important. La guigne est d’après certains une cerise à variété molle et à la chair sucrée. Ce n’est pas une raison pour s’en ficher.

Filigrane. J’ai longtemps cru que le mot s’écrivait et se prononçait « filigramme ». Eh bien, non ! Le mot n’a rien avoir avec le monde des poids et mesures. Le filigrane est le dessin  que vous voyez apparaitre dans votre billet de banque lorsque vous le tenez à contre-jour. Encore faut-il avoir des billets de banque dans sa poche. Je rappelle qu’il n’est pas envisageable de distinguer une forme à l’intérieur de votre carte bleue si vous la regardez face à la fenêtre. Enfin… vous pouvez toujours essayer.

Guillemet. Plusieurs savants conviennent que les guillemets tirent leur dénomination du nom du linguiste célèbre Guillaume. Voilà une découverte fondamentale qui dépasse largement celle de la TSF. Je trouve assez génial d’inventer une chose qui permet de dire dans un texte ce qu’un autre a dit tout en ayant l’air de ne pas y accorder un quelconque crédit. Dans le genre un peu faux-jeton, on ne fait pas mieux. Un tel a dit ça, je vous le répète, mais si ce n’est pas vrai je m’en lave les mains, d’ailleurs j’ai mis des guillemets pour bien vous faire remarquer que ce n’est pas moi qui l’ai dit. Et puis au cas où la phrase d’un tel aurait un certain succès, vous noterez au passage la qualité de mes citations. Vive le guillemet !

Tintin

Les soucis de la marquise

25 janvier, 2009

La marquise était furieuse. D’après plusieurs témoignages convergents, il semblerait que, lors de sa promenade de l’après-midi, le sourcil droit de sa Majesté se soit soulevé d’une manière favorable alors qu’elle passait devant la comtesse, qui plongeait au même instant dans une révérence parfaitement hypocrite ouvrant, au royal regard, un large point de vue sur son généreux décolleté. D’après certains témoins dignes de foi, un voile d’intérêt sensuel  serait même passé dans l’œil gauche de sa Majesté.

La marquise ragea. La comtesse était  d’une habileté perverse. Elle dominait  largement la baronne qui avait cru bon, la semaine précédente, de laisser tomber son mouchoir de dentelle au passage de sa Majesté en espérant que celle-ci se précipiterait pour le ramasser. Quelle sotte ! A ce moment précis, sa Majesté s’entretenait avec Monsieur l’Ambassadeur d’Espagne d’affaires internationales de la plus haute importance, si bien que la dentelle de la baronne fut foulée aux pieds par les deux hommes sans même qu’ils s’en aperçoivent, sous les moqueries de la Cour.

La marquise s’assit devant sa tapisserie qu’elle rejeta nerveusement au coin de la pièce tout en s’interrogeant sur la meilleure manière de se faire remarquer. Le temps pressait, la comtesse venait de se mettre en avant.

Alors que Lucullus, son caniche préféré,  lui rapportait fidèlement son canevas qu’il avait pris dans sa mâchoire, une idée germa dans l’esprit de la marquise. Quelle était donc l’idée de la marquise ?

PS. Quelqu’un a-t-il une idée ? Je n’en ai aucune. Pour l’instant.