Le poète
13 janvier, 2009Il a beau regarder, les feuilles mortes tombent droit au pied des arbres. Elles ne s’envolent pas dans la bise légère de l’automne comme de grands papillons roux. L’hiver, la neige se transforme instantanément en boue grise informe devant son immeuble. Elle ne recouvre pas la ville de son blanc manteau comme un linceul immaculé. Au printemps, c’est encore pire. Les arbres squelettiques de la cour bourgeonnent certes, mais le pollen des végétaux, poussé par le vent du sud envahit l’immeuble et lui provoque des sinusites insupportables. Il ne peut pas décrire la renaissance de la vie quand celle-ci semble le fuir par les naseaux. En été, les rayons de l’astre solaire frappent durement ses fenêtres au lieu de faire danser la blondeur des champs de blé qu’il aurait, de toute façon, bien du mal à apercevoir depuis le quinzième étage de son HLM.
Comment voulez-vous dans ces conditions que le poète fasse un travail convenable ?
Tintin