Charlotte
4 janvier, 2009Charlotte est entrée dans la police très jeune et est, aujourd’hui, ravie de porter l’uniforme. Cet été, elle ne veut plus penser qu’à elle et à son métier. L’hiver dernier, elle a dégusté, Charlotte ! Bertrand l’a quitté en janvier. Il n’avait pas osé lui annoncer son départ pendant les fêtes : tous des lâches ! Sa mère décèda en février, à 95 ans, certes, mais tout de même ! Au rythme où sa vie s’avançait, Charlotte attendait la prochaine tuile en mars. Rien ne se produisit, enfin rien avant le 31. Ce jour là, en patrouille dans une cité, elle prit un jet de boulon en pleine figure : huit points de sutures, quinze jours d’arrêt. Il parait que ça aurait pu être pire.
En avril, le printemps revenait. A tous points de vue. Charlotte put enfin passer le pont du Premier Mai sans encombre majeure. Depuis, elle remonte la pente, Charlotte. Sportive, la silhouette déliée et volontaire, elle à l’air bien dans sa peau. Sous l’ombre de la visière de son képi, on devine ses yeux clairs aux aguets, prêts à se montrer furibonds avec le premier contrevenant aux règles du code de la route. Sa chemisette bleu ciel lui va à ravir, le pantalon d’uniforme tombe bien. Elle attire les regards masculins dans la rue. Elle-même n’aurait jamais imaginé que l’uniforme, que l’on dit si souvent prestigieux, puisse être aussi sexy.
Aujourd’hui, elle est en faction à l’intersection entre le Boulevard Charles-de-Gaulle et la Rue de la République. Le carrefour est réputé accidentogène. Le boulevard, large et bien dégagé pousse les automobilistes à une vitesse excessive.